Protéger l’invisible : comment cartographier et surmonter les risques immatériels en entreprise ?

Exercice périlleux que de cartographier des risques immatériels, soit des risques intangibles. Comment les rendre quantifiables, comment les identifier et surtout les évaluer pour les atténuer voir les neutraliser car ils ont, de toute évidence, des impacts sur la durabilité et la performance des entreprises.

Commençons par identifier ces risques :

La réputation :

L’origine de celle-ci ou ses sources sont multiples : attitudes non éthiques, qualité des produits, scandales financiers, scandales liés au comportement des dirigeants tant dans une sphère privée que professionnelle. Aussi la gestion anticipative de l’image nécessite un suivi assidu des plateformes des média sociaux, des flux d’informations afin d’identifier rapidement les signaux faibles permettant de réagir avec célérité face à de potentiels difficultés.

La marque :

C’est un actif essentiel et précieux qui permet à toute entreprise de se démarquer de concurrents. Les risques sont afférents à l’utilisation non autorisée de la marque, la contrefaçon, des campagnes de désinformation. Tout le monde aura compris que protéger sa marque nécessite des efforts juridiques et demande des stratégies marketing permettant de maintenir l’engagement et la fidélité de ses clients. Sans surveillance et protections actives, une marque peut voir sa valeur et son pouvoir sur le marché considérablement faiblir et devenir un actif dévalorisé.

Le capital humain :

Il est à considérer comme la ressource la plus précieuse de l’entreprise, c’est l’ensemble des connaissances, des compétences et des expériences des collaborateurs. Les risques sont multiples, un turn-over élevé du fait d’un management inefficace ou défaillant, d’un climat de travail toxique (harcèlement, discrimination par exemple), et là nous rejoignons l’aléa et le risque réputationnel. Investir dans la formation, mettre en place des politiques de travail inclusives et flexibles et cultiver une politique d’entreprise positive permettent d’atténuer ces risques.

La conformité réglementaire :

Les risques de non-conformité sont certainement les plus nombreux et les plus risqués. Les sanctions financières imposées par les organismes de régulation peuvent fortement perturber et affecter la trésorerie des entreprises, elles peuvent concerner des infractions liées à la finance, à l’environnement, à la protection des données. Le coûts de règlement des litiges comme des amendes et /ou dommages intérêts n’est pas neutre tout comme le coût de la dépollution de l’environnement, sans parler l’augmentation des primes d’assurance.

La propriété intellectuelle :

Une entreprise qui ne protège pas sa propriété intellectuelle (brevets, droits d’auteurs) prend indubitablement le risque de perdre des avantages concurrentiels, ses innovations pouvant être copiées voir volées via des cyberattaques ou des fuites en interne. Une stratégie de gestion de la propriété intellectuelle permettra à l’entreprise de minimiser ses risques, et ainsi éviter une gestion chronophage et énergivore des litiges pouvant entrainer des pertes financières et opérationnelles.

Une fois cet inventaire défini, il convient d’en évaluer les risques et de les hiérarchiser.

En effet, chaque risque identifié doit être analysé pour comprendre son potentiel d’impact et la probabilité d’occurrence. La matrice des risques permettra de les évaluer et de les prioriser en fonction de leur probabilité d’occurrence et de leur impact potentiel.

Chaque entreprise prendra alors soin de définir ses propres seuils en fonction  de sa stratégie et de sa tolérance aux risques.

Les critères pour hiérarchiser les risques incluent donc la gravité, l’urgence, la capacité à les maitriser et/ou les atténuer. Ainsi tout cela guidera l’allocation des ressources, la planification stratégique et les efforts de mitigation.

L’évaluation et la hiérarchisation des risques fourniront des fondations solides pour la prise de décisions informées et stratégiques, permettant à l’entreprise de naviguer de manière sereine dans un environnement complexe et incertain.

En effet pour chaque risque prioritaire des stratégies d’atténuation seront développées, elles incluront des procédures spécifiques , des investissements d’infrastructure et de technologiques et bien évidement des plans de communication de crise.

Toutefois rappelons ici que la gestion des risques immatériels est un processus continue. Il convient de surveiller régulièrement ses environnements internes comme externes permettant d’ajuster les stratégies en place ou d’en développer de nouvelles face à l’évolution des circonstances.

Une gestion efficace des risques immatériels est essentielle pour renforcer la valeur à long terme de l’entreprise, elle exige une approche proactive et une collaboration étroite avec différents supports internes comme externes.

Rappelons les propos de Michelle Obama « On ne peut pas prendre de décisions fondées sur la peur et l’appréhension de ce qui pourrait arriver ».  Cette perspective s’applique à la gestion des risques immatériels, soulignant l’importance de faire face aux incertitudes avec une stratégie proactive plus que réactive.

 

 

 

 

 

 

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