La suspicion : un risque immatériel sournois !
La réputation est un actif immatériel crucial pour une entreprise, influençant la confiance des clients, de ses partenaires et de ses investisseurs. Elle joue également un rôle déterminant pour l’attractivité des talents en suscitant un sentiment de sécurité. Mais la confiance est une notion fragile. Et dans un monde en crise permanente, dirigé par le médiatique et ses tuyaux d’informations ouverts, les risques d’attaques potentielles sont nombreux. Il suffit même d’une fausse information pour susciter la suspicion. Comme le stipule parfaitement la loi de Brandolini : « La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter une information erronée est largement supérieure à celle nécessaire pour la produire. » Les réseaux sociaux sont le théâtre quotidien de cette guerre des récits ! Une rumeur peut même devenir l’histoire dominante aux yeux du public, puisque le cerveau humain présente un biais de négativité, le rendant plus réceptif aux mauvaises nouvelles.
L’enjeu est alors de déconstruire l’émergence de ce récit fallacieux, mais cela nécessite de bien maîtriser son propre narratif en amont. Sans pouvoir être totalement exhaustif, il permet néanmoins d’anticiper et de minimiser ces risques immatériels. Comme pour un scénario de fiction, le narratif doit prendre en considération ses adversaires potentiels pour se renforcer. D’ailleurs, les histoires captivantes sont animées par des forces antagonistes puissantes. « Plus votre méchant est fort, meilleur sera le film » rappelle sans cesse Clint Eastwood au sujet de ses structures narratives. Nourrir votre réflexion d’une opposition renforce votre récit. Anticiper les attaques permet de contrer rapidement la propagation de toute suspicion, en ayant au préalable un récit auquel le public va pouvoir s’identifier, même en pleine tempête médiatique : c’est la différence entre la construction et la réaction. La communication de crise réagit ! C’est une nécessité, mais elle sera d’autant plus efficace si un narratif solide a déjà été élaboré. Pour résumer : la guerre des récits se gagne en amont, lors d’une préparation méthodique.
On dit que l’histoire est écrite par les vainqueurs, mais en réputation, c’est en écrivant son histoire que l’on triomphe.