Le facteur humain, comment protéger ce risque immatériel sensible ?

Il est au cœur des transitions, capable d’agilité et de résilience, les hommes qui composent l’entreprise portent les mutations qui se dessinent devant nous. A l’aune de cette ère nouvelle, nous observons déjà la fin du règne des dispositifs anciens pour mobiliser les forces actives au sein de l’entreprise. Ainsi, dans le cadre complexe de la crise que nous traversons et d’accélération des innovations, il n’est pas simple de conduire l’exploitation de son entreprise pour en assurer sa pérennité.

La charge de responsabilité des dirigeants est double, elle est à la fois lourde sur le plan légal et stratégique sur sa capacité à motiver et emmener ses équipes autour de ces nouveaux modes de fonctionnement. Sur ce dernier point, il a la complexe mission de construire une solution plurielle et systémique.

Avec le triste constat qu’un salarié sur deux se trouve aujourd’hui en état de détresse psychologique(1), les risques psychosociaux figurent donc naturellement dans le scope des points de vigilance pour ces derniers. Les RPS représentent aujourd’hui 3 Mrd € (2) de pertes pour le monde professionnel dont 60%(3) des journées de travail perdues chaque année. De façon induite, on peut aisément concevoir qu’1€ investi dans la prévention des RPS, peut produire jusqu’à 13€(4) de ROI.

Si la prévention de la santé mentale des salariés n’est pas une thématique nouvelle, la crise sanitaire a accentué cette problématique créant un contexte de travail et des équilibres vie pro-vie perso bouleversés. Elle a également exalté les desiderata des salariés, constituant un challenge extrêmement complexe pour les DRH devant désormais composer avec ces nouvelles aspirations. Parmi les solutions qui se présentent à eux, et au-delà de ce qui est initié en collectif au sein de l’entreprise, le coaching apparait comme une approche innovante, performante permettant le sur-mesure.

Parallèlement, les obligations et la réglementation autour de cet enjeu s’endurcissent de plus en plus. Lois, Directives Européennes, Accord Nationaux Interprofessionnels, nombreux sont les textes(5) qui légifèrent sur la prise en compte de la santé (physique et mentale) du salarié par son employeur, et viennent ainsi peser sur les épaules de nos dirigeants. Il est important de les avoir en en mémoire, afin de mettre en place des actions couvrant ce risque pénal.

Si on s’accorde à lire entre les lignes, au-delà de cette contrainte pénale lourde, on entrevoit toute la dynamique vertueuse qu’il est possible de créer. Écrire une nouvelle partition collective et construire une dynamique RSE authentique et incarnée, créant ainsi des opportunités fortes pour les entreprises.

Sur le plan RH, il devient alors possible de renforcer la fidélisation de ses salariés, de baisser l’absentéisme, de nourrir l’esprit d’équipe et développer une image d’entreprise qui soit le reflet authentique de la parole et des actes du top management.

Sur le plan Juridique c’est la mise en œuvre d’une meilleure protection de la responsabilité pénale des dirigeants par l’instauration d’un climat social stabilisé.

Sur le plan Financier, l’intégration au tableau de bord des ROI/ROE favorables quant à l’utilisation de moyens de prévention au sujet des RPS.

Le Comité d’Entreprise pourra être salué pour avoir contribué à la mise en place proactive de solutions concrètes et à valeur ajoutée pour leurs salariés.

En somme, faire vivre un écosystème qui nourrit des actions « gagnant-gagnant » pour chacune des parties prenantes et réaliser une performance collective.

Ensemble, écrivons ces nouvelles lignes de management !

 

En 1997, Marie-Anne Desnoulez-Deldique,  co-fonde à 26 ans sa 1ère entreprise Vigie-Villages dans le domaine de la sécurité, qu’elle cédera en 2019 à une filiale du groupe Lyreco.

Animée par les sujets de leadership et de management, elle s’était alors investie dans les champs d’application du développement personnel afin d’affiner sa pâte managériale humaniste. Attachée à écrire une dynamique RSE innovante, elle a piloté la mise en place la certification du Cercle Ethique des Affaires qui l’a conduit à recevoir une récompense reconnue par ses pairs. Depuis plus d’un an, elle s’investit dans la co-création de We Talk, fidèle a ses convictions que l’engagement des équipes construit la réussite des challenges portés par l’entreprise.

https://www.linkedin.com/in/marie-anne-desnoulez-deldique/

 

 

(1) Cf : Étude Opinion Way pour Empeinte Humaine 2021

(2) Cf : Étude Assurance Maladie

(3) Cf : Étude INRS

(4) Cf : Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail

(5) Cf : Lois et directives > Détails des documents ayant étayé cet article sont les suivants :

  • La directive de 89/391 CEE aborde les obligations de l’employeur face à la sécurité et la santé de ces salariés et promeut l’amélioration des mesures en place.
  • Les articles L.4121.1 C. Trav. et plus reviennent sur l’obligation de l’employeur de prendre des “mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.”
  • Appliqué en France depuis 2017, DPEF (Déclaration de performance extra-financières) – C. Com., oblige les entreprises à fournir un rapport sur ses principales activités ainsi que sur ses résultats via des indicateurs de performances spécifiques. Son champ d’application concernera plus de 50.000 entreprises françaises en 2023 !
  • Les mesures définies par la Loi PACTE viennent en complément des Directives Européennes et s’inscrivent dans la continuité d’une politique RSE sur-mesure. 

 

 

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